Arrêté Maladie

Une démarche symbolique pour des réponses urgentes

Je me permets de vous écrire aujourd’hui pour partager avec vous une mesure que j’ai récemment été contrainte d’adopter, non sans une pointe d’ironie, dans la commune de Decize. Devant la fermeture répétée de notre service des urgences et l’absence de réponses concrètes des autorités sanitaires, j’ai pris une décision que je qualifierai de symbolique mais nécessaire : l’interdiction de tomber malade sur notre territoire.

L’arrêté municipal n°2024-606, que vous trouverez ci-dessous, interdit officiellement à mes administrés de contracter toute forme de maladie. Si cette mesure peut prêter à sourire, elle traduit surtout le désespoir d’une population laissée sans recours face à un service de santé en ruine. Nous avons tous été témoins, au sein de nos communes respectives, des fermetures répétées des urgences, des délais d’attente insupportables, de l’épuisement des professionnels de santé ainsi que de l’ensemble des acteurs de la sécurité civile. À Decize, la situation est désormais telle que, faute de soins disponibles, il ne nous reste plus qu’à espérer que nos citoyens ne tombent plus malade.

Derrière cet arrêté, se cache une véritable alerte : l’accès aux services de santé dans notre département s’effondre et met en péril la sécurité de nos habitants. Comme vous, je me retrouve face à des administrés inquiets qui n’ont plus confiance en notre système de santé.

 

Nous devons exiger des réponses claires. Quelles solutions les autorités sanitaires envisagent-elles pour répondre à cette crise qui s’aggrave jour après jour ? Comment envisagent-elles de maintenir un service de santé opérationnel pour nos communes ? La fermeture répétée des urgences n’est pas un simple dysfonctionnement passager ; elle révèle une carence profonde du système de santé, une carence qui ne peut plus être ignorée. Le gouvernement ne devra pas compter sur la santé de nos concitoyens pour faire des économies !

Je vous invite à faire front commun en prenant, vous aussi, cet arrêté pour interpeller les instances compétentes et demander des engagements concrets quant à la prise en charge de nos concitoyens. Nous ne pouvons plus rester passifs. Nos communes doivent pouvoir compter sur un système de soins qui garantit un égal accès à tous les habitants. Il s’agit là d’un principe constitutionnel.

J’espère que cette démarche résonnera au sein de vos municipalités comme une illustration de l’urgence de la situation. Ensemble, faisons entendre nos voix pour défendre nos territoires et réclamer des solutions durables.  En cas de prochaines fermetures, des actions communes, auxquelles vous serez associés seront mises en place.

Unissons-nous pour que les habitants de notre Département, à défaut d’avoir confiance en notre système de santé, puissent continuer d’avoir confiance en nous.

Restant à votre disposition, je vous adresse chers collègues, mes salutations les plus respectueuses et solidaires.

Justine GUYOT,

Maire de Decize,

Présidente du Conseil de surveillance du Centre Hospitalier de Decize,

Vice-Présidente du Conseil départemental

#arrêté maladie

Ensemble, pour nos concitoyens

Rejoignez la démarche comme 41 communes nivernaises :

Alligny-Cosne – Alluy – Arleuf – Arthel – Asnan – Avril sur Loire – Brinay – Champallement – Champlin – Champvert – Cossaye – Couloutre – Crux la Ville – Devay – Diennes-Aubigny – Imphy – Isenay – La Chapelle Saint André – La Fermeté – La Marche – Lamenay sur Loire – Limenton – Menou – Mhere – Montabert – Montenoison – Montigny aux Amognes – Montsauges les Settons – Oulon – Parigny la Rose – Planchez – Prémery – Préporché – Rix – Ruages – Saint Benin des Bois – Saint Firmin – Saint Germain Chassenay – Saint Léger de Fougeret – Saint Léger des Vignes – Saint Ouen sur Loire – Saint Péreuse – Surgy – Tintury – Tresnay

La presse s'empart du sujet